Hugo Roelandt

(c)scan: Hugo Roelandt Research Project, Antwerp (Marc Holthof)
Self-portrait / Zelfportret, 1993
Photographie

“En tant qu’artiste, il s’est réinventé une troisième fois au cours des années 1990, mais cette fois dans le cadre plus traditionnel que requérait son enseignement. Il a alors réalisé des œuvres plus personnelles, il a retravaillé ses photographies colorisées du début des années 70 et a étroitement coopéré aux projets individuels ou collectifs de ses étudiants…Mais ce que je n’ai pas perçu à l’époque, c’est que derrière le bouffon (comme dans son autoportrait en arlequin dansant), se dissimulait un artiste sérieux à l’œuvre. Des espaces colorés, des photographies colorisées, des œuvres colorées du passé qu’il réactualisait. Des œuvres réalisées dans les années 70 qu’il faisait à présent imprimer en grand format, et même sur des plaques en aluminium pour ensuite les exposer de manière presque nonchalante et désordonnée, comme s’il voulait saboter son propre travail. En renouant avec son passé, il a réinventé une nouvelle esthétique – lui qui ne s’est jamais montré féru de « beauté ». Toute cette dernière période de l’œuvre de Roelandt est un gigantesque anneau de Möbius qui se réinvente sans cesse, un retour au passé comme présent, un éternel retour où il réinvente l’œuvre de sa jeunesse comme une œuvre d’avenir. Car le passé n’est pas vraiment le passé, il est aussi la source de l’avenir”

Marc Holthof, La fin est un nouveau départ [essay], 2024