Hugo Roelandt

Hugo Roelandt a réalisé une vaste série d’autoportraits dans lesquels il s’habille en femme et adopte des poses assurées et séduisantes. Ces œuvres reflètent l’esprit expérimental des icônes culturelles des années 70, telles que David Bowie et le réalisateur Rainer Werner Fassbinder, qui ont imbriqué l’expression de genre à leur art. La série est fondamentalement liée à la tradition des «Vuil Jeanetten » [sales tantouses] au carnaval d’Alost, un événement auquel Roelandt a fidèlement pris part presque chaque année de sa vie. La coutume de ce carnaval veut que le dernier jour des cortèges, des hommes déguisés avec flamboyance en femmes défilent dans les rues en poussant des landaus, emmitouflés dans des manteaux de fourrure, ou affublés d’abat-jour en guise de couvre-chef. Enracinée dans les rituel d’inversion, typiques des carnavals, cette tradition vise à ébranler les normes sociétales, à endosser des rôles opposés et à subvertir le temps de la fête l’ordre social établi. Les Autoportraits de Roelandt font partie de ses œuvres formatrices qui soulignent l’interaction entre la performance et la photographie.