Hugo Roelandt — La fin est un nouveau départ
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Hugo Roelandt (Alost, 1950 –Anvers, 2015) était un artiste polyvalent, qui a pratiqué l’art de la performance, de l’installation et de la vidéo après avoir débuté comme photographe. Il fut très influent sur la scène artistique anversoise. Tout au long de sa carrière, qu’il a entamée dans les années 70, Roelandt a porté un regard critique sur les conceptions traditionnelles de l’art, convaincu que l’art devait refléter les complexités de la vie contemporaine et les questions sociétales plutôt qu’adhérer à une orthodoxie esthétique. Les thèmes essentiels de sa pratique restent profondément pertinents de nos jours, notamment l’image du corps et les rôles de genre, l’automatisation et la nature bourgeoise du champ artistique. Dans les années 80, Roelandt s’est fait connaître en tant qu’artiste novateur de la performance, élaborant le concept de «post performance». À une époque de développements majeurs de la philosophie post moderne ainsi que de la recherche dans le domaine de l’intelligence artificielle en Belgique, la post performance constituait un abandon de la performance traditionnelle. L’approche de Roelandt a distancié le corps de l’artiste de l’œuvre d’art en public et en direct, pour créer des scénarios systématiques dans lesquels la présence physique de l’artiste devenait de moins en moins centrale. Le titre de l’exposition, La fin est un nouveau départ, fait référence à la manière dont l’artiste a abordé des difficultés créatives par la répétition de gestes artistiques et le recyclage de certaines idées qui ont refait surface dans son art au fil de divers cycles, devenant le point de départ d’œuvres entièrement nouvelles. Le titre fait également allusion à la méthodologie adoptée pour travailler sur les archives de Roelandt. La fin est un nouveau départ est la première rétrospective muséale de l’œuvre de Hugo Roelandt et marque le dixième anniversaire de sa disparition. L’intégralité de ses archives a fait l’objet d’une donation au M HKA et au CKV (Centre d’archives artistiques de Flandre). En tant qu’artiste réfractaire au marché de l’art, Hugo Roelandt n’a jamais eu l’intention de « léguer » quoi que ce soit. Néanmoins, en ayant reçu une donation de biens culturels aussi précieux, le M HKA a relevé le défi complexe de contextualiser la pratique de Roelandt et son rôle clé dans l’histoire de l’image et de la performance en Belgique.
L’exposition est organisée en collaboration avec Marc Holthof et Lydia Van Loock.
– Nav Haq en Joanna Zielińska